Quels sont les risques pour la famille en expatriation ? Repartir à zéro sous de nouvelles latitudes expose-t-il à des difficultés supplémentaires ou s’avère-t-il un facteur de succès ? En fait, tous les cas de figure sont possibles, même s’il ressort que pour réussir, le projet de partir vivre à l’étranger doit bien être partagé par tous.
Sommaire
FAMILLE ET EXPATRIATION : L’UNION SACRÉE ?
Même si les conjointes d’expatriés français ne sont pas très considérées par les employeurs qui envoient leur conjoint en terre étrangère, le monde de l’entreprise n’est pas dupe. Un salarié qui s’expatrie avec femme et enfants s’adapter plus vite dans le pays de destination.
Car la famille reste un socle pour l’individu en rupture d’amarres sur le plan culturel. Elle atténue le sentiment d’être étranger, tout en faisant barrage à la solitude. Elle amortit donc la rudesse de l’atterrissage.
La devise « un pour tous, tous pour un » s’applique parfaitement aux familles lors d’une mobilité internationale. On y voit se resserrer fortement les liens. Face aux difficultés quotidiennes, chaque membre est conscient de son besoin accru des autres et s’appuie temporairement sur eux, selon un système d’échanges réciproque. Cette nouvelle solidarité transforme d’ailleurs l’équilibre des relations familiales qui primait auparavant. Chaque famille est traversée par un réseau de liens affectifs particulier, mêlant amour et rivalités. Un départ à l’étranger redistribue un peu les cartes, soufflant l’accalmie sur les relations de la famille en expatriation. Dans l’adversité, les membres se rapprochent et font bloc face à l’anxiété que génère le changement.
Mail il y un revers de la médaille, si l’un des membres de la « tribu » donne des signes de faiblesse évidents. Il s’agit souvent de la mère de famille, qui peine à trouver sa place dans le pays d’accueil. Souvent, elle n’a pas bien mesuré l’impact d’abandonner son activité professionnelle, ni les conséquences de l’éloignement de sa famille et ses amis. Elle peut glisser lentement vers un processus dépressif en ne trouvant ni sa place, ni son intérêt dans ce projet d’expatriation. Cela peut mettre en péril l’équilibre de la cellule familiale qui n’arrive plus alors à se souder.
Ce danger, qui guette la famille en expatriation, met en évidence un point important : les épouses ne doivent pas être « convaincues » par leur conjoint de partit vivre à l’étranger. Elles doivent y réfléchir pour elles-mêmes et se projeter à l’étranger avec leurs propres perspectives, sans se censurer. Partir avec le sentiment de s’effacer, c’est partir avec le risque de se refermer sur soi, face aux difficultés. Or, la dépression d’un seul membre de la famille en expatriation, peut compromettre l’équilibre de toute la cellule familiale, et rejaillir sur l’adaptation de chacun dans le pays d’accueil. Elle va générer de plus, de la culpabilité chez le conjoint qui aura initié le projet de partir. Culpabilité de priver sa conjointe d’un emploi, et parfois aussi culpabilité de priver ses enfants de leur famille dans leur pays d’origine.
L’ADAPTATION À L’ÉTRANGER
La famille expatriée maintient sa cohésion, dans une instabilité parfois récurrente, notamment lorsqu’elle s’expatrie successivement vers plusieurs destinations. Quelques caractéristiques importantes sont à retenir, concernant notamment l’équilibre des enfants : les parents sont le seul port d’attache, la stabilité familiale se crée dans le mouvement et les repères identitaires familiaux vont s’assouplir.
Il existe des comportements qui facilitent l’adaptation de la famille en expatriation.
S’ouvrir à la vie à l’étranger est le premier. Les facilités économiques offertes par l’expatriation ne sont pas le seul intérêt de l’aventure. La famille va bénéficier d’une vie plus riche aussi sur le plan des rencontres, des langues étrangères et de la variété des cultures visitées. La vie des familles en expatriation ne devrait jamais, en principe, leur laisser le temps de s’ennuyer !
Autre conseil utile pour les familles expatriées : maintenir son identité en conservant des cadres comme l’usage de la langue d’origine à la maison, ses principes d’éducation et les traditions auxquelles on tient. Il s’agit d’un équilibre à trouver, dans un contexte multiculturel où la famille jongle avec ce qu’elle autorise socialement à l’extérieur, et ce qu’elle tolère dans l’intimité.
Même si les enfants peuvent manifester un plus fort attachement au pays d’accueil, il est important, en effet, qu’ils sentent leurs parents détenteurs de valeurs et de repères stables.
Une famille a son propre écosystème. Elle fait face en permanence à des difficultés d’ordre externe, qui se multiplient en expatriation, et à ses propres difficultés de fonctionnement interne. Avant de partir, il faut donc penser à ce que l’expatriation va bousculer dans ce processus. À la base, chacun a son équilibre, mais les rôles sociaux vont se modifier avec un départ en expatriation. La figure paternelle devient distante, sur investie à l’extérieur, et la mère perd son indépendance pour retrouver un rôle ancillaire et domestique. Selon l‘âge, la personnalité et les difficultés de chacun, ces changements risquent de rendre la cohésion difficile à maintenir, et de peser lourd sur les épaules des plus résilients.
Pascal Couderc, psychologue clinicien et psychanalyste, intervient auprès des français de l’étranger dans le monde entier, grâce à Skype et aux consultations en ligne. Problèmes conjugaux, ado en crise, choc culturel, rapatriement : confiez-lui vos difficultés d’expat.
FAMILLE ET EXPATRIATION : L’UNION SACRÉE ?
Même si les conjointes d’expatriés français ne sont pas très considérées par les employeurs qui envoient leur conjoint en terre étrangère, le monde de l’entreprise n’est pas dupe. Un salarié qui s’expatrie avec femme et enfants s’adapter plus vite dans le pays de destination.
Car la famille reste un socle pour l’individu en rupture d’amarres sur le plan culturel. Elle atténue le sentiment d’être étranger, tout en faisant barrage à la solitude. Elle amortit donc la rudesse de l’atterrissage.
La devise « un pour tous, tous pour un » s’applique parfaitement aux familles lors d’une mobilité internationale. On y voit se resserrer fortement les liens. Face aux difficultés quotidiennes, chaque membre est conscient de son besoin accru des autres et s’appuie temporairement sur eux, selon un système d’échanges réciproque. Cette nouvelle solidarité transforme d’ailleurs l’équilibre des relations familiales qui primait auparavant. Chaque famille est traversée par un réseau de liens affectifs particulier, mêlant amour et rivalités. Un départ à l’étranger redistribue un peu les cartes, soufflant l’accalmie sur les relations de la famille en expatriation. Dans l’adversité, les membres se rapprochent et font bloc face à l’anxiété que génère le changement.
Mail il y un revers de la médaille, si l’un des membres de la « tribu » donne des signes de faiblesse évidents. Il s’agit souvent de la mère de famille, qui peine à trouver sa place dans le pays d’accueil. Souvent, elle n’a pas bien mesuré l’impact d’abandonner son activité professionnelle, ni les conséquences de l’éloignement de sa famille et ses amis. Elle peut glisser lentement vers un processus dépressif en ne trouvant ni sa place, ni son intérêt dans ce projet d’expatriation. Cela peut mettre en péril l’équilibre de la cellule familiale qui n’arrive plus alors à se souder.
Ce danger, qui guette la famille en expatriation, met en évidence un point important : les épouses ne doivent pas être « convaincues » par leur conjoint de partit vivre à l’étranger. Elles doivent y réfléchir pour elles-mêmes et se projeter à l’étranger avec leurs propres perspectives, sans se censurer. Partir avec le sentiment de s’effacer, c’est partir avec le risque de se refermer sur soi, face aux difficultés. Or, la dépression d’un seul membre de la famille en expatriation, peut compromettre l’équilibre de toute la cellule familiale, et rejaillir sur l’adaptation de chacun dans le pays d’accueil. Elle va générer de plus, de la culpabilité chez le conjoint qui aura initié le projet de partir. Culpabilité de priver sa conjointe d’un emploi, et parfois aussi culpabilité de priver ses enfants de leur famille dans leur pays d’origine.
L’ADAPTATION À L’ÉTRANGER
La famille expatriée maintient sa cohésion, dans une instabilité parfois récurrente, notamment lorsqu’elle s’expatrie successivement vers plusieurs destinations. Quelques caractéristiques importantes sont à retenir, concernant notamment l’équilibre des enfants : les parents sont le seul port d’attache, la stabilité familiale se crée dans le mouvement et les repères identitaires familiaux vont s’assouplir.
Il existe des comportements qui facilitent l’adaptation de la famille en expatriation.
S’ouvrir à la vie à l’étranger est le premier. Les facilités économiques offertes par l’expatriation ne sont pas le seul intérêt de l’aventure. La famille va bénéficier d’une vie plus riche aussi sur le plan des rencontres, des langues étrangères et de la variété des cultures visitées. La vie des familles en expatriation ne devrait jamais, en principe, leur laisser le temps de s’ennuyer !
Autre conseil utile pour les familles expatriées : maintenir son identité en conservant des cadres comme l’usage de la langue d’origine à la maison, ses principes d’éducation et les traditions auxquelles on tient. Il s’agit d’un équilibre à trouver, dans un contexte multiculturel où la famille jongle avec ce qu’elle autorise socialement à l’extérieur, et ce qu’elle tolère dans l’intimité.
Même si les enfants peuvent manifester un plus fort attachement au pays d’accueil, il est important, en effet, qu’ils sentent leurs parents détenteurs de valeurs et de repères stables.
Une famille a son propre écosystème. Elle fait face en permanence à des difficultés d’ordre externe, qui se multiplient en expatriation, et à ses propres difficultés de fonctionnement interne. Avant de partir, il faut donc penser à ce que l’expatriation va bousculer dans ce processus. À la base, chacun a son équilibre, mais les rôles sociaux vont se modifier avec un départ en expatriation. La figure paternelle devient distante, sur investie à l’extérieur, et la mère perd son indépendance pour retrouver un rôle ancillaire et domestique. Selon l‘âge, la personnalité et les difficultés de chacun, ces changements risquent de rendre la cohésion difficile à maintenir, et de peser lourd sur les épaules des plus résilients.
Pascal Couderc, psychologue clinicien et psychanalyste, intervient auprès des français de l’étranger dans le monde entier, grâce à Skype et aux consultations en ligne. Problèmes conjugaux, ado en crise, choc culturel, rapatriement : confiez-lui vos difficultés d’expat.