LES ADDICTIONS EN EXPATRIATION

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Les addictions de l’expatrié résultent de sa difficulté à gérer ses peurs et les frustrations générées par son changement de vie. Le stress des cadences de travail, l’éloignement des proches ou les complications conjugales mettent à rude épreuve ses capacités d’adaptation. S’il s’installe à la faveur d’un terrain sensible, le stress provoque un état dépressif. Le recours à un psychologue pour expatrié permet une prise en charge de cet état pour éviter qu’il ne mute en problèmes plus graves. Les addictions en sont l’une des manifestations courantes – alcoolisme, toxicomanie, sexe, psychotropes-. Elles concernent majoritairement les hommes expatriés, mais n’épargnent pas les femmes.

LES ADDICTIONS DE L’EXPATRIÉ AU MASCULIN

Face aux inconnus de l’expatriation, les hommes jeunes et célibataires sont les personnes les plus concernées par les problèmes d’addictions de l’expatrié. De nombreux facteurs concourent à cette situation. Le plus fort est certainement le temps très important passé à leur travail. Le besoin de décompresser entre collègues le soir, en se retrouvant autour d’un verre d’alcool devient un rituel. S’ajoutent à cela les conditions de vie, comme la colocation entre jeunes qui favorisent les échanges festifs où la consommation excessive d’alcool est décomplexée. De fait, elle se justifie selon eux car elle lève leur inhibition à l’apprentissage d’une langue étrangère. Néanmoins, une dépendance alcoolique peut subvenir, concomitante parfois à d’autres dépendances comme les stupéfiants, la sexualité ou des comportements à risques comme la vitesse et le jeu. Ces comportements s’installent aussi à la faveur de l’ennui et d’un manque de relations humaines avec la population du pays d’accueil.

Il est très nuisible de nouer une relation avec l’alcool ou à d’autres comportements addictifs, à la faveur d’une expatriation.

Car l’addiction n’arrive pas au hasard, mais sert de révélateur à une fragilité personnelle. Il ne faut pas oublier que le jeune expat s’est éloigné de sa terre-mère : termes particulièrement évocateurs en psychologie ! De là, l’expatriation se fait le révélateur de carences affectives anciennes et non résolues. Les addictions de l’expatrié apparaissent alors comme une compensation aux adaptations impossibles que lui demande son contexte. Il dilue son angoisse sur des objets plus transitoires, comme l’alcool ou les femmes, qu’il croit à tort, plus maîtrisables. Pourtant, s’il a conscience de ses troubles et s’il est désireux de s’en débarrasser, la psychothérapie lui offre une porte de sortie.

LES ADDICTIONS DE LA FEMME EXPATRIÉE

En expatriation comme ailleurs, les problèmes d’addiction et d’alcoolisme féminins sont plus confidentiels. Les femmes auront tendance à dissimuler leurs pratiques addictives par honte du regard de la société. Car, toujours aujourd’hui, les devoirs de la femme en tant que mère la soumettent à l’intransigeance de la morale. Pourtant, les femmes développent aussi différentes formes d’addiction en situation d’expatriation. Elles sont plus rares que celles de l’homme et différent dans le choix des substances choisies. Les femmes sont plus nombreuses à se tourner vers des traitements médicamenteux et sont plus sujettes aux dépendances alimentaires comme la boulimie, même si la dépendance à l’alcool les concerne aussi. Des dépendances plus dissimulables donc, dont leurs conséquences sont moins retentissantes que celles des hommes (accidents de la route, arrêts de travail répétés…).

Parmi les facteurs responsables des addictions de l’expatrié chez la femme, on trouve la solitude et les secousses affectives qu’elle subit dans son couple.

Le vide de relations authentiques au sein des communautés d’expatriés vient fertiliser aussi le terrain de la dépendance affective. Une faille de choix dans laquelle s’engouffrent les dérives addictives.

Mais, les causes du mal-être peuvent remonter au-delà. Les couples fragilisés par l’expatriation son très souvent des couples chez lesquels préexistaient des carences. Les addictions des femmes accusent alors des origines plus anciennes, avec des antécédents familiaux souvent très lourds (violences, maltraitances dans l’enfance…). Le recours à une substance comme la nourriture peut alors, avoir valeur de neutralisation symbolique d’une souillure ancienne. En revanche, l’addiction à l’alcool indique une perte de contrôle de sa vie et une volonté de s’auto punir. Les addictions de l’expatrié au féminin entraînent des répercussions extrêmement graves pour sa santé physique et son intégrité psychique.

L’AIDE DU PSYCHOTHÉRAPEUTE POUR EXPATRIÉ

En proie aux addictions de l’expatrié, les jeunes célibataires peuvent se tourner vers un psy pour expatrié. La démarche se fait quelquefois sous l’impulsion de l’entourage. Car l’effet de l’alcool ou d’autres substances psychoactives sur leur caractère, ne passe pas toujours inaperçu au détour d’un passage en France. La thérapie en ligne par Skype pourvoit au besoin d’un soutien adapté dans sa langue, pour le jeune expatrié. Elle sert aussi de cordon ombilical avec sa culture native et lui permet de renouer avec ses valeurs.
Le caractère plus ou moins clandestin et la gravité des conséquences des addictions féminines doit éveiller l’attention. Il est important que les femmes bénéficient très tôt d’une prise en charge, notamment si elles accusent une vulnérabilité sur le plan psychiatrique. Un psychothérapeute pour expatrié peut accompagner celles qui sont désireuses de se faire aider.  Une porte de sortie possible pour retrouver le chemin de l’autonomie.

Sur les destinations d’expatriation dite « de réussite », un entourage trop matérialiste, qui feint d’ignorer les problèmes des autres a aussi des conséquences négatives. Il est important de ne pas laisser la situation dégénérer pour l’expatrié qui glisse dans l’alcoolisme ou toute autre forme de dépendance. Des facteurs aggravants comme l’isolement et l’éloignement de la famille peuvent rapidement l’accabler.

Un psychothérapeute pour expatrié doit être psychologue clinicien pour prendre en charge des troubles de comportement aussi lourds que les addictions de l’expatrié.
Pascal Couderc est psychologue clinicien et psychanalyste. Il est spécialiste des questions de dépendance et d’addiction. L’accompagnement de ses patients expatriés lui permet d’aborder ces problématiques complexes et d’y détenir aujourd’hui une véritable expertise.
La thérapie par Skype peut être un premier secours auprès du patient expatrié addictif. Elle va permettre de débroussailler le terrain en réalisant un premier bilan qui servira à faire une sorte de diagnostic des dépendances. Il convient de rappeler toutefois que toute thérapie par Skype est exclue en cas de troubles psychiatriques avérés ou de risque suicidaire.

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